Les Amis des Mées
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Un match qui nous a marqués : 1er janvier 1964

Les vieux crampons contre les jeunes. Bon pied... Bon oeil !

Article publié dans « Le Provençal » le 3 janvier 1964

 Cartouche
  Pour rien au monde nous n'aurions voulu manquer ce match sensationnel qui mettait aux prises sur le stade de l'Union Sportive Méenne, en ce premier jour de l'année 1964, une sélection de vieux crampons locaux à l'équipe première.

Pour rien au monde car la présence de ces anciens joueurs allait nous faire effectuer un retour en arrière de quelques années, et il est toujours bon de revivre des temps qui furent ceux d'une jeunesse, hélas, sérieusement émoussée au fil des jours. Et vraiment nous ne regrettons pas notre déplacement, malgré le froid assez vif consécutif à un petit mistral qui n'était guère encourageant.


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  Notre étonnement allait être double et même triple. Tout d'abord les vieux crampons obtinrent le match nul (certains diront que ce résultat fut grandement favorisé par l'arbitre, mais que ne dit-on pas sur les arbitres ?), puis nous eûmes droit à un récital du célèbre Cartouche qui fit les beaux jours de l'U.S.M. avant d'en devenir l'actuel Président et enfin, nous constatâmes que le public était venu aussi nombreux que s'il se fut agi d'un match de championnat.

Mais il est vrai que les vieux crampons avaient soigné la publicité, l'orchestrant un peu comme on le fait pour les grandes vedettes. Aux premières heures de la matinée, certains d'entre eux avaient battu le tambour dans les rues de la ville, se disant qu'au fond, on est jamais si bien servi que par soi-même. Il est vrai que pour certains, le réveil n'avait pas été utile, puisqu'ils n'avaient pas fermé l'œil de la nuit à cause d'un certain réveillon à Mézel qui n'avait pas été arrosé avec de l'eau… d'Asse. Sur le terrain tout était prêt et l'ambulance, drapeaux blancs déployés, était au bord du terrain. Nous notions même la présence d'un caméraman de la R.T. méenne, mais il ne nous étonnerait nullement que les prises de vues ne soient quelque peu floues because aussi le réveillon de Mézel. Là-bas, aux vestiaires, le vin chaud était maintenu à une température constante et l'infirmier de service prêt à toutes éventualités. Il n'eut pas à intervenir, soulignons-le de suite, l'entraînement des vieux crampons, étant très poussé au baby-foot du Café du Coin, depuis plus d'un mois…

L'arbitre, Monsieur Sigronde, était très élégant et ses collègues de la touche très… disons très partisans!

Que dire du match ? Pas grand chose sinon que chacun eut sa mi-temps, les jeunes marquant les premiers puis concédant ensuite un but, celui qui donnait le match nul, grâce au subtil Conil dont le coup de pied mortel laissa le pauvre Lopez pantois. On attendait Cartouche, certaines dames n'étant même venues que pour lui : on ne fut pas déçu car sa souplesse fit merveille. Bien sûr, il eut sa part de chance et parfois l'aide du trio d'arbitre, mais n'empêche qu'il nous fallut bien admirer sa classe, sa vista et son.. élégance. Ses coéquipiers sont dignes aussi d'éloges et beaucoup nous étonnèrent par leur vitalité et leur science.

Match nul donc, mais agréable matinée entre amis unis par la même foi envers un club que tous veulent toujours plus grand et plus fort.

Précisons tout de même que les remplacements furent nombreux chez les vieux crampons et que Lopez nous confia après le match que la course "en dents de scie" de Conil lui avait coupé bras et jambes sur le but égalisateur. Quant à Cortes, l'arbitre bien connu qui jouait avant centre, il nous souligna l'excellent arbitrage de son collègue Sigronde, délégué par la Ligue des Pénitents.


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