Les Amis des Mées
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Le Mot du Président

Les Amis des Mées se sont donnés pour but de connaître le passé local, de diffuser le résultat des recherches à tous et de contribuer à l'animation du village. Faut-il en conclure que notre association ne réunirait que quelques passéistes mal intégrés dans leur époque?

L'ancien Pont - Cliquer le dessin pour agrandir

Une association qui réunit plus de 200 adhérents est nécessairement forte et riche de potentialités diverses. Au coup par coup, c'est A... qui répare une installation électrique, c'est B... qui accepte une prise d'eau, c'est C... qui prépare un apéritif somptueux, c'est D... qui offre un repas.... Je n'ai pas l'intention de passer plusieurs fois l'alphabet...

Toutes ces personnes n'ont pas les mêmes idées mais elles aiment rendre service et tous ces "plus" sont très appréciés.

Le passéisme c'est refuser le présent et désirer se réfugier dans le passé. Or la connaissance de l'histoire et la sauvegarde du patrimoine (qu'elle soit "grande" ou locale) n'ont rien à voir avec le retour en arrière. C'est en quelques sorte le coup de rétroviseur qui permet d'avancer avec plus de confiance et de sécurité.

Ce n'est non plus pas la nostalgie qui, même si elle y est mêlée et dont Personne n'a à en rougir, ne gêne pas l'action.

Pour prendre des exemples, Les Amis Des Mées étudient le passage à gué de la Durance. Ils n'ont pas l'intention de faire pression pour que l'on coupe les ponts....

Les Amis Des Mées consolident la chapelle St Roch car ils s'agit du monument le plus ancien (hormis les "rochers"! ...), le plus chargé d'histoire même si elle est mêlée à des souvenirs pour beaucoup d'entre nous.

Les Amis Des Mées restaurent le four à pain des Pourcelles car l'histoire du pain, c'est aussi un peu l'histoire de l'humanité en même temps que le four est une partie de l'histoire des habitants du hameau. Le patrimoine c'est ce que les générations qui nous ont précédé nous lèguent gratuitement. Ce sont les valeurs humaines, les types d'agriculture, les us et coutumes, les moyens de communication, les paysages... et les monuments. Or la vie fait tout bouger: les valeurs évoluent, les coutumes changent, l'agriculture est bouleversée, les moyens de transport vivent des révolutions périodiques, les monuments s'écroulent. Personne ne désire entraver le mouvement. Mais sauvegarder un édifice chargé d'histoire locale, c'est perpétuer le souvenir des efforts de nos aïeux, c'est aider à comprendre ce qui arrive, c'est transmettre le témoin d'une génération à l'autre, c'est vivre. Si l'édifice est dangereux pour la sécurité des personnes, il devra être abattu. Tout dépendra de l'enjeu: le coût de la restauration, son intérêt et également l'envie des contemporains de le sauvegarder.

Aux Mées, actuellement, une bande d'amis, ouvertes à tous, entraînent derrière eux de nombreuses personnes de bonne volonté, tous sensibles à la mise en valeur du patrimoine local et participants à l'amélioration de l'image du village.

Dans tel village, cet amalgame n'existe pas. Cela se fera plus tard. Personne n'est dupe dans l'association: l'action humaine est fragile et fugitive. Pour l'instant, nous sommes bien vivants et en pleine santé. Vive le présent!

Henri JOANNET

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