Les Amis des Mées
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Hospices, hôpitaux, généralités.

Hospice, hôpital ces mots découlent d'hospitalité. Les hospices, hôpitaux sont à l'origine des maisons de l'hospitalité, de l'accueil.

 Cliquer pour agrandir la photo Dans les temps les plus reculés, les peuples ont mis un point d'honneur à accueillir le voyageur, et l'étranger. Cette hospitalité a ensuite été confortée par les religions (judaïsme, bouddhisme, christianisme, islam, religions africaines,…) qui en faisaient un devoir, une loi.

Le christianisme fait de l'hospitalité un précepte évangélique : «j'ai eu faim et vous m'avez donné à manger, j'ai eu soif et vous m'avez donné à boire, j'étais un étranger et vous m'avez recueilli, nu et vous m'avez vêtu, malade et vous m'avez visité, (…) chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces plus petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait.» (Mathieu 25/35-40)

Si dans les premiers temps du christianisme la pratique de la charité privée suffisait aux besoins des passagers, des infirmes et des indigents, il fallut par la suite suppléer à ces manques. Le Concile de Nicée en 325 prescrit aux évêques de disposer dans chaque ville d'un lieu (XENODOCHIUM) où le voyageur et le pauvre seront hébergés et soignés. A la fin du IVème siècle les premiers établissements hospitaliers (le plus souvent jouxtant les églises) offraient un refuge aux voyageurs, aux étrangers, aux malades, faisant en partie disparaître la tradition d'hospitalité au profit des asiles organisés.

Le premier hôpital en France dont la fondation est historiquement connue est celui de Lyon en 542. Dans l'occident chrétien, à partir du IXème siècle se fondèrent les ordres religieux hospitaliers qui se vouaient aux soins des pèlerins, des voyageurs, au service des malades, des infirmes et des indigents. La création de ces ordres imprima une forte impulsion à l'établissement de ces maisons de charité, maisons de Dieu, « les hôtels-Dieu », qu'enrichissaient grâce à leurs dons (pour sauver leur âme) les souverains et les particuliers.

Les villes importantes se dotent alors d'hôpitaux. Les hospices du Moyen-Âge jalonnent également les routes très fréquentées des pèlerinages (principalement Saint Jacques de Compostelle et Rome) et sont à la fois des maisons d'accueil pour les routiers de Dieu et des hôpitaux gratuits où les pauvres et les malades reçoivent les soins et les attentions nécessaires. Grâce aux hospices, les pèlerins morts d'épuisement, de maladie ou d'accident le long de la dure route jouiront d'une sépulture chrétienne. Ne pas posséder ce dernier viatique était une peur viscérale pour ces générations médiévales.

Cependant, bien vite les fonds affectés à l'exercice de la charité seront détournés de leur destination première par le désir de puissance, de pouvoir, de possession, de certains prêtres et moines. Ces ordres voués à l'hospitalité se sentant riches et forts se transformeront alors en ordres militaires, laissant derrière eux la charité.

Vers les XVème et XVIème siècles l'administration hospitalière échappe aux ecclésiastiques et est placée sous la surveillance des autorités municipales et des parlements, diminuant ainsi les abus existant dans la gestion de ces établissements.

Si les fondations charitables religieuses se dévouant au service des pauvres et des malades fournissent une grande part de la main d'œuvre des hospices, leur gestion restera sous contrôle laïque. Après la révolution et au cours du XIXème siècle où l'on s'acheminera vers une planification sanitaire, le caractère municipal des hospices ne fera que s'accroître. Aujourd'hui dans notre XXIème siècle l'espérance de vie s'est considérablement allongée, où la santé est une préoccupation majeure des individus, la protection sanitaire de la population est un enjeu politique important et, représente un budget colossal. L'hôpital local est certainement appelé à jouer un rôle croissant dans cette garantie de la santé et l'accueil des personnes âgées. Il devient alors un instrument essentiel d'une bonne politique de la santé au bénéfice de la population d'un pays.

Définition de l'hôpital par l'Organisation Mondiale de la Santé :
«L'hôpital est l'élément d'une organisation de caractère médical et social dont la fonction consiste à assurer à la population des soins médicaux complets, curatifs et préventifs, et dont les services extérieurs irradient jusqu'à la cellule familiale considérée dans son milieu» .


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