Les Amis des Mées

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1832 - LE BAC - UNE ENTREPRISE DÉLICATE

Service des Bacs

"Renseignements sur la pétition du Sieur THUMIN

Le soussigné n'ayant été chargé que vers la fin de 1827 du service des 4 bacs établis sur la Durance depuis VOLONNE jusqu'à MANOSQUE ne peut guère donner des renseignements positifs avant cette époque sur le bac établi au port de L URS.

Il croit pouvoir se rappeler que dans le courant des années 1822 et 1823 (époque où le soussigné a été attaché au bureau de Monsieur l'Ingénieur en Chef) que le fermier, le Sieur THUMIN, présenta une pétition dans laquelle il réclame la diminution du prix de ferme de son bail, il donnait pour motif que depuis le mois de Septembre 1822 où l'on plaça des cantonniers sur la Route Départementale N°6, le passage de son bac avait considérablement diminué à cause que les voitures qui parlaient de DIGNE, de VOLONNE, de MALIJAI et des MEES et des autres villages de ces contrées qui étaient en usage de passer le bac de LURS pour se rendre dans le VAR ET LES BOUCHES DU RHONE, suivaient la nouvelle Route Départementale N°6 pour s'affranchir de frais des passages des bacs, que cette circonstance diminue le produit de son bac de plus de moitié qu'à cette considération de prix de la ferme fut diminué d'environ 300 F.

Qu'en 1825 ou 1826 une forte crue de la Durance lui emporta par force majeure, son bac et tous des agrès établis au dit port de LURS. Le passage fut interrompu pendant 3 ou 4 mois à la suite de ce désastre, et fermier qui n'avait point assez de fortune ni crédit fut obligé de réclamer que l'Administration lui fit construire un nouveau bac et tous ses agrès ; il lui fut accordé, à ce que le Sieur THUMIN m'en a dit qu'il ne payerait point la ferme pendant le temps où le bac n'a point passé.

Depuis la fin de 1827, époque où le soussigné a été chargé de la surveillance du dit bac, le Sieur THUMIN ex-fermier lui a souvent répété qu'il croyait d'après les demandes qu'il avait faites à l'Administration que le bac et ses agrès qui lui avait été nouvellement donné par le Gouvernement étaient en dédommagement de celui qu'il avait perdu par force majeure en 1825 ou 1826 et ses différentes pertes qu'il avait éprouvé depuis le commencement de son bail.

Vers la fin de 1830, le fermier THUMIN eut encore une forte avarie à son port, le bac et une partie des agrès furent emportés à environ une lieue en-dessous du dit poil. Le fermier et 8 hommes qui étaient dans le bac appelés par le fermier pour lui donner du secours pour tâcher de mettre le bac en sûreté furent entraînés et obligés de passer la nuit dans le dit bateau par un temps des plus orageux possible, le fermier ainsi que plusieurs des journaliers qui se trouvaient avoir passe la nuit dans le bateau furent très malades le fermier ainsi que les journaliers n'ont été rétablis qu'après un mois de cette indisposition.

Le conducteur soussigné croit devoir attester que depuis 1828 jusqu'à la fin de la dite ferme le Sieur THUMIN lui avait dit chaque fois qu'il lui a passé le bac, qu'il était ruiné à ce port, que le produit du passage malgré que l'on lui en diminue sa ferme ne lui rendait pas seulement pour payer le Gouvernement, outre les divers frais qu'il fait pour lui et son domestique qu'il était obligé de faire un emprunt à ses amis ou de vendre une portion de ses biens Pourfaire face à ses engagements chaque fois qu'il était d'acquitter les trimestres.

Le bac de LURS est l'un des ports les plus "chausseux " de ceux établis sur la Durance et celui qui a toujours le plus d'interruption dans son passage; il est resté des mois entiers sans passer et sans pouvoir rétablir son poil ; ces événements lui sont arrivés presque à chaque crue un peu considérable, dans les quatre années qui se sont écoulées sous ma surveillance; ces accidents ont eu lieu chaque année au moins trois ou quatre fois.

Le conducteur soussigné avait cru pouvoir se procurer dans les bureaux de la Préfecture des renseignements plus positifs et les dates des diverses pétitions ou demandes faites par le Sieur THUMIN ainsi que les diverses lettres qui ont été faites par MM. Les Préfets, Mr l'Ingénieur en Chef relative à cette affaire. Mais les recherches qu'il a faites ont été nulles soit aux registres de correspondance ou à celui des arrêtés, il n'a rien trouvé que l'Arrêté pris dernièrement qui lui fut représenté par M. REYNION, Chef de Bureau de la comptabilité. Malgré qu'il est passé pendant- trois jours a parcourir les registres de la correspondance des archives de la Préfecture de ces diverses années.

A DIGNE, le 13 Avril 1832

H.J. DOULX"


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