Les Amis des Mées
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Les Mées

Poème de Jean Poggionovo - août 1960


Ce vieux canton Méen de la Haute Provence
Cette cité paisible au bord de la Durance
N'attire les regards du passant étranger
Que par l'étrangeté du colossal rocher
Qui, du haut la domine et privé de verdure,
Semble braver le temps par sa forte ossature.
Et pourtant, pour celui qui regarde de près,
Cette vieille cité renferme des secrets
D'un très lointain passé, d'une époque lointaine.
En tous cas, sûrement de l'époque Romaine
Où la cité d'alors profita des bienfaits
D'une ère où régna, la justice et la paix.
Où, la sécurité devenait plus certaine.
Mais, l'empire Romain sombra : des légions
Notamment de Lombards, parcourant nos régions,
Assassinaient les gens, se livraient aux pillages
Détruisaient, par le feu, récoltes et villages.
Les Méens, comme ailleurs, virent en ces lieux,
Déferler dans leurs murs ce guerriers odieux !
Puis les Sarrasins devaient aussi soumettre
Très longtemps le pays qui n'eut qu'eux pour maîtres.
Pour vivre en sûreté bien mieux se protéger,
Les Méens repliés au creux du grand rocher,
Bâtirent des remparts aux solides assises
Entourant leurs maisons, ainsi que leurs églises.
A l'abri de ces murs ils purent, dès ce moment
Résister aux assauts livrés par l'assaillant.
Ainsi, cette cité, dont bien longue est l'histoire,
Possède un beau passé de valeur et de gloire !
Et, c'est ce long passé qui prend vie à mes yeux
Quand je foule aujourd'hui la terre de ces lieux.
Construites de galets, polis par la Durance,
Ces très vieilles maisons à mesure que j'avance,
D'un passé révolu, personnages muets,
Semblent me révéler cependant leurs secrets.
Elles ont conservé du charme de la vie :
Leurs vieux murs vénérés sont pleins de poésie !
Si vous êtes agiles et vous avez bon pied,
A l'église St Roch montez par le sentier !
De ce point culminant qui domine la ville
Vous verrez mieux les Mées et son ancien campanile.
La marche du progrès qui répand ses bienfaits
A transformé la ville et changé son aspect.
Les Méens, de nouveau, descendent vers la plaine,
Comme au temps, bien lointain, de l'époque Romaine.


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